Tapisser les terres de songes

8,7x6,3 in ~ Peinture, Acrylique



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Elle marchait sur les galets pour ne pas abîmer sa robe de lys ; Chrysalide, la fée des limbes bleues, s’avançait vers le rivage dans l’arrogance d’une jeunesse sans fin ; l’image même de la beauté éternelle que lui renvoyait le miroir du temps.
Elle était née dans une cheminée, en 1814, une fée de charbon, toute noire et chiffonnée. Sous les feux de l’âtre, elle avait manqué de peu de devenir poussière, mais avait éternué si fort, qu’elle avait volé au-delà de la fenêtre pour atterrir sur le parterre de fleurs. Elle s’était glissée dans une corolle immaculée et y avait reçu le baiser doux d’un papillon de jour ; Chrysalide elle était devenue. Aujourd’hui Chrysalide avait deux cents ans, toujours invisible aux yeux des hommes, elle savait que son chemin allait croiser celui de Jean, un jeune de la Navale, qui ne la verrait pas, à moins que… à moins que.
A moins qu’il ne souffle sur cette minuscule aile blanche qui se posera sur sa main, qu’il prendra sans doute pour une bestiole. A moins que, à moins qu’il ne voie que ce n’est ni une fleur de coton, ni une étoile de pissenlit, ni une plume de goéland.
A moins qu’il ne capte le chant de Chrysalide, quand elle lui dira à quel point elle l’aime, et que dans un geste qui se fera très doux, il ne la porte à ses yeux et que d’un simple regard, la fée de cheminée vie humaine prendra.
Muriel Cayet

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Acrylique sur toile

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