Acrylique sur toile


L’effet de l’amour et de la beauté est de fixer les yeux : tel doit être celui de tout objet fait pour plaire. Toute espèce de jouissance est bientôt détruite par la distraction ; c’est pour cela que la vue, le plus vagabond de tous les sens ; a besoin d’être fixée pour jouir avec plaisir et sans lassitude ; c’est pour cela que toute décoration a besoin d’avant-scène pour appuyer la vue sur l’effet de la perspective ; c’est pour cela que tout tableau a besoin d’un cadre pour arrêter les regards et l’attention. Le cadre d’un tableau sur la toile se fait par des masses vigoureuses sur les devants, et par une large bordure, qui, en terminant les objets, ne permet pas à la vue de se distraire et de s’égarer hors du tableau.
R-L de Girardin


Une surface à couvrir ; morceau de tissu paré, apprêté, préparé, tendu sur un morceau de bois ; châssis qui lui confère une personnalité, une importance, une présence, une assise ; un statut. Qui l’éloigne du bout de chiffon, qui lui permet de devenir un textile noble et fort, porteur de la promesse de l’exécution, de la nouveauté, de la découverte, promesse d’émotions et de narration, un textile fondateur et novateur, qui traverse les modes et les siècles ; qui se donne à voir.

Une surface à recouvrir, à découvrir, à se découvrir.
Couvrir ou recouvrir, de couleurs et de sentiments.
Découvrir les souvenirs, les rêves et les voyages, les pensées.
Et si la peinture telle que je la vis était justement cela : une gigantesque surface à couvrir…
MC

Ajouté le 31 août 2014

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